Les Portraits / Terra de Vida

Ce blog est dérivé du blog "TERRA DE VIDA" et reprend tous les billets (textes et photos) sur le thème des 'Portraits' des Portugais du Luxembourg.

Tuesday, March 21, 2006

Père et fils dans café-brasserie



Le photographe ne connaît pas les noms de ce monsieur et de son fils.
Il sait seulement qu'il s'agit bien d'un père et de son fils. Le monsieur le lui a dit.
Le photographe a pris la photo sans poser plus de questions.
Il s'agit d'un père et de son fils qui se sont assis à la table d'un café-brasserie pendant un moment. C'était un dimanche.
La photographe a seulement pris l'image. Pour le reste, c'est l'imagination qui peut laisser entrevoir un monde de tendresse et de sagesse pratique, des jours de tous les jours, des matins qui se réveillent et des soirs couchants, des chantiers coupants comme la lame de rasoir et des salles de classe scellées de bruits d'enfants.

"Senta-te aqui comigo!"


Le texte qui suit nous a été amicalement confié par Alexandre G. Weytjens - http://www.cadernosgaspar.blogspot.com/

"Senta-te aqui comigo!"

Disseste-me:”Senta-te aqui. Comigo!” Está bem, sento-me contigo no meio da sala. É uma sala grande. Uma mesa no centro. É a hora do pequeno-almoço. Há um serviço de taças coloridas exposto. Cheira a pão fresco e café. Estou com fome. Hoje vou tentar não pôr açúcar! Asseguro-me de que não me esqueci do meu caderno azul e verifico que continua cheio de páginas riscadas de hieróglifos, como sempre. É uma casa bonita, sinto-me bem aqui, ao teu lado. Pelas janelas penetra uma luz intensa que me faz bem à pele, promessa do dia que nasce.Em posição de lótus em cima do sofá. O sofá é meu. É verde. Condiz com os quadros nas paredes de motivos pastorais. Gosto de estar aqui contigo, simplesmente a olhar para ti. Posso fechar os olhos e deixar os meus dedos deslizar nos teus.Aquele canto está completamente desarrumado e deve mesmo estar sujo. Contrasta com o resto. Mas não me interessa. Hoje não quero sujar o coração com pó.Afinal, não passo sem açúcar. Mexo. A espuma fica mais espessa. Deixo escorrer a colher. Tudo acontece em câmara lenta, como o teu sorriso.Há cheiros nesta casa que eu já conheço, apesar de nunca ter estado aqui. O cheiro a café, de gosto forte e carácter bem vincado, que deixa sempre um travo amargo, que chega atrasado, na língua. É por isso que ponho açúcar, percebes? Cocegam-me as narinas as fragrâncias sedutoras a anis e gengibre dos biscoitos que fazes aos sábados de manhã e cujo sabor nunca reconheço à primeira dentada. Sou assim, já não mudo! Hum... e os eflúvios de canela que me lembram a tua pele que cheira a sol. E lá de fora chegam pelas frestas da janela as essências do canteiro de alecrim e de lima-limão do limoeiro que ainda não plantei.Quero explorar o resto da casa, mas sinto-me tão bem aqui, contigo. A apaixonar-me a cada instante pelo sossego dos teus olhos. Sentado aqui, no soalho de madeira, onde tudo é possível.Os quartos do primeiro andar serão amplos? As crianças precisam de espaço para brincar e crescer. Queres crianças, não queres? Quero ouvir os risos deles a correrem pela casa, da mesma maneira que sou feliz quando oiço os teus.
E o sótão? A casa tem sótão? Uma mansarda onde poderei escrever e estender-me nos meus cadernos. E onde aos domingos, vespertinos e áridos, virás fazer amor comigo. Deitar-nos-emos em cima das páginas das minhas utopias. Nos poros do teu corpo, nas rugas do teu rosto, nas baías das tuas costas tranquilas, no ancoradouro dos teus lábios floridos descobrirei novos mapas, caminhos marítimos e rotas de sal e chuva.Deixa-me olhar-te! Seremos felizes, aqui? Pensas que sim?
A cave é grande, podemos encafuar lá todos os nossos velhos caixotes. Temos que resistir à tentação de os abrir. Sabes bem que sou de um incurável e trôpego romantismo piegas. Não me deixes sucumbir aos fantasmas. Quero esquecer o passado e disfrutar desta nossa casa maravilhosa.
O soalho range, eu sei! Não é seguro. Achas que pode ceder? Lá íamos parar à cave com umas doses de equimoses, sinistrados dentro dos velhos caixotes que queríamos esquecer.Sinto que já deixei pedaços de mim por aqui. Este lugar já me pertence, se é que alguma vez pertencemos a algum lugar. Porque isto é tudo, afinal, uma grande viagem.Arregaço a coragem nos teus olhos. Vamos pôr mãos à obra. Vamos abater estas paredes que não fazem falta aqui. Isto fica muito mais arejado assim.Podemos substituir os móveis vetustos e pintar tudo isto de uma cor diferente. Gostas de ocre ou de vermelho da Toscânia? Quero uma cor quente, como os teus ombros.Olha pela janela. A casa tem um belo jardim, já reparaste? Não tenho muito jeito para hortas. Saberemos cultivá-lo? Não pode ser assim tão difícil plantar rosas e amores-perfeitos! E depois é só regá-las de vez em quando, não é?É esta a vida que queres comigo? É o que tenho para oferecer. É tudo o que sei. Quero tão pouco. Parece-me tanto.Hoje, aqui, no centro nevrálgico desta casa que já é nossa, ainda os pilares crescem e as telhas não estão postas, queria pedir-te apenas que te chegasses mais a mim, me abraçasses sem temer ontens nem amanhãs e que encontrasses no teu regaço o tempo e o espaço para me dizeres tudo.

88 printemps


francisco

Sunday, December 25, 2005

Natercia Rebelo: la mode dans la peau

Le samedi 12 novembre 2005, le 'fashion show' intitulé 'Something for you', présenté dans l'atrium de l'Hôtel Sofitel (Luxembourg-Kirchberg), a révélé aux 250 spectateurs présents le talent et la détermination d'une jeune styliste de 28 ans, Natercia Rebelo. Même si Natercia n'était pas seule au programme, c'est son défilé et sa collection automne/hiver 2005/2006 qui ont véritablement emballé le public, la jeune modéliste se voyant même gratifier d'une 'standing ovation' à la fin du show.

Pourtant, Natercia Rebelo n'est pas encore une professionnelle. Mais elle a la mode dans la tête, dans les sens et dans la peau depuis toujours, et elle nourrit le rêve et l'objectif d'ouvrir un bureau de stylisme à Luxembourg, cela se fera dès qu'elle en verra l'opprtunité, ceci afin de faire de sa passion son gagne-pain.

La mode ne lui est pas tombée du ciel

La mode, pour Natercia, ce n'est pas qu'une passion ou une vocation tombée du ciel. Depuis toute petite, elle manifeste de l'intérêt pour le dessin, la peinture, la création de vêtements. Natercia sait déjà que toute cette effervescence de l'imagination n'est pas qu'une lubie passagère, elle veut y consacrer ses études et son parcours de vie. Ce n'est pas chose évidente, ni au Luxembourg ni probablement nulle part ailleurs, pour une jeune adolescente de convaincre son entourage que la voie artistique est sa direction nécessaire. Il serait tellement plus facile et évident de faire comme tout le monde et d'apprendre un métier de bureau, de façon à se garantir un emploi bien rémunéré et bien tranquille.

Pourtant la famille de Natercia reconnaît le feu qui couve en elle et la laisse suivre son instinct. C'est ainsi que tout naturellement Natercia obtient son diplôme en 'expressions plastiques' au Lycée technique des arts et métiers. Elle quitte ensuite le Grand-Duché pour trois années de spécialisation dans l'École supérieure des arts et techniques de la mode/ ESMOD, d'abord à ESMOD Roubaix, pour deux années de stylisme/ modélisme Prêt-à-Porter femme, ensuite à ESMOD Paris, où elle obtient son diplôme de styliste/ modéliste, spécialisation homme.

En 2002, la jeune Natercia rentre à la maison, c'est-à-dire au Grand-Duché, où elle est née, et plus spécifiquement dans la zone de Mersch/ Bissen, où sa famille a toujours habité depuis son arrivée au pays en 1976.

Natercia revient, un diplôme en poche, mais aussi avec une sorte de désillusion par rapport à ses rêves. La mode, elle l'a dans la peau, mais elle ne voit pas encore comment elle pourrait en faire sa profession au Luxembourg. Elle décide de mettre ses rêves entre parenthèse et de se lover dans le confort du cercle familial et de son noyau d'amis.

Pendant les trois ans qui suivent, d'octobre 2002 à octobre 2005, Natercia trouve du travail sur base de contrats à durée déterminée, d'abord en tant qu'assistante collection au MUDAM (Fondation Musée d'art moderne Grand-Duc Jean), ensuite en tant assistante pédagogique au Lycée des garçons, Luxembourg. Depuis lors, elle travaille dans une boutique de vêtements pour enfants.

Mais la mode n'a pas lâché Natercia

Natercia sait qu'un jour elle y arrivera. Elle rencontre différentes personnes qui sont actives de près ou de loin dans le domaine de la création artistique. Elle a gardé d'excellents contacts avec ses anciens collègues de cours en France dont certains travaillent aujourd'hui dans le stylisme/modélisme. Toutes ces rencontres et amitiés encouragent Natercia à poursuivre sa voie.

Tout rêve peut devenir réalité, pour qui sait attendre et pour qui s'en donne les outils nécessaires. En parallèle à son activité professionnelle au Lycée des garçons, Natercia suit des cours du soir à la Chambre du commerce et obtient son brevet d'autorisation de commerce.

Natercia a tout dans sa poche maintenant pour pouvoir un jour ouvrir son atelier ...

En attendant ...

Natercia réalise les costumes pour la pièce de danse 'Absolutely Fabulous', avec Sylvia Camarda.

Elle n'a jamais cessé de visiter les salons professionnels, afin de se tenir au courant des tendances, des tissus, des idées ...

Une amie lui propose de participer à un grand défilé dont les recettes seront au profit des enfants dévarisés (Red Line Children Charity e.V.). Natercia accepte et prépare une collection exclusive (avec 22 passages sur le catwalk) pour cette manifestation qui sera le Something for you du 12 novembre.

Dans la phase pratique de la préparation, Natercia est aidée par sa cousine Caroline Almeida, qui est en train de suivre la même formation qu'elle mais à Bruxelles.

Comme on l'a déjà dit, le 'fashion show' du 12 novembre est un succès et établit un excellent début de réputation pour Natercia.

Mais pour la jeune styliste, ce succès n'est qu'une étape de plus dans la construction de son parcours.

Prochaine étape: la présentation de cette même collection, en février 2006, à Vila Real, sa région natale au Portugal.

Pour 2006, Natercia espère aussi réaliser un autre grand spectacle de mode à Luxembourg.

Mode et mise en scène

Natercia conçoit un défilé de mode comme un spectacle total où la mise en scène doit ajuster le moindre détail. Il faut arriver à séduire l'assistance par une conjugaison de lumières, de musiques et de décors. Il faut penser à tout pour que la représentation enchante et fascine le public: les vêtements, les souliers, les mannequins, le maquillage, la coiffure, la façon de marcher et le rythme de passage des modèles sur le catwalk ... Natercia ne veut pas donner à voir un spectacle qui ne soit qu'à demi abouti, elle est perfectionniste et essaye de réaliser le spectacle le plus magnifique possible.

Sa collection de prêt-à-porter est pensée pour des femmes que Natercia n'imagine ni trop féminines ou sexy, ni trop enfantines, mais qui désirent avant tout mettre en avant leur caractère. Ce sont des vêtements pour des femmes actives qui aiment une certaine élégance sportive et dynamique sans tomber dans aucun cliché sexiste.

Natercia n'aime pas jouer la carte de l'extravagance juste pour l'extravagance. Elle aime concevoir des vêtements que les gens peuvent porter tous les jours.

Elle puise ses idées dans un ensemble de sources: les travaux des stylistes qu'elle admire, les revues spécialisées et les programmes de mode, les salons professionnels ... Natercia aime aussi simplement se promener dans les rues et observer les gens, surtout les personnes pour qui elle compte préparer d'autres collections et qui sont le groupe des 18 - 35 ans, des femmes actives qui bougent, travaillent et se respectent en tant qu'êtres humains.

Natercia au Luxembourg:

Natercia est née au Luxembourg, et elle aime y vivre. Elle a pourtant également développé depuis son enfance un grand amour pour son pays d'origine, le Portugal, qu'elle visite régulièrement, et dont les habitants et leur mode de vie spontané et très libre la captivent. Elle adore tout le Portugal, mais surtout la ville de Porto, la rivière du Douro et les paysages magnifiques de la région natale de ses parents.

Natercia a gardé sa nationalité portugaise.

Il fut un temps où elle rêvait de partir réaliser son rêve au Portugal.

Mais aujourd'hui, Natercia a plutôt l'idée de réussir à devenir styliste/ modéliste professionnele dans ce Luxembourg où elle est née et où elle se sent bien.


Friday, December 16, 2005

La mère



La mère
la mère portugaise
traditionnelle
femme au foyer, femme soumise, femme courageuse
point d'équilibre de toute la famille
les démarches administratives
c'est pour elle
les lettres à rédiger
c'est pour elle
elle pousse ses enfants à étudier
pour avoir toutes leurs chances plus tard
elle est débrouillarde
hospitalière, dynamique, souriante
quand la famille reçoit de la visite
elle est positive et ne baisse jamais les bras
quand survient la tourmente
et que l'homme parfois s'effondre
c'est la mère qui tient le gouvernail
et qui conduit le navire
vers des eaux plus calmes
la mère portugaise parle avec les voisins
elle connaît les prix les moins chers
la mère portugaise
quand ses enfants volent de leurs propres ailes
redevient la compagne de son mari
elle le console quand il prend des rides
quand sa vue perd de son acuité
quand il doit se faire opérer
l'homme a toujours une épaule sur laquelle pleurer
dans l'initimité du couple
la femme est là pour accueillir sa peine
de voir le temps passer
la mère portugaise
un jour devient grand-mère
avózinha
ses petits-enfants l'adorent
ils aiment aussi le grand-père
c'est certain
mais c'est la grand-mère qui leur sourit le plus
la grand-mère portugaise
un jour elle se retrouve seule
son mari s'est endormi pour ne plus se réveiller
que ressent-elle à ce moment-là?
comment vit-elle ses nouvelles années de femme seule?
que garde-t-elle de 30, 40, 50 ans de mariage?
des souvenirs, des regrets, des photos jaunies?
des fils et des petits-fils?
des filles et des petites-filles?
Le sentiment d'avoir réussi à vivre
malgré toutes les difficultés?
Je ne sais pas
Allez leur demander

Monday, December 12, 2005

Raquel Barreira: le choix du métissage


Raquel Barreira a accompagné ses parents au Luxembourg quand elle était encore enfant. Dès l'âge de 10 ans, Raquel s'intéresse à l'apprentissage de langues nouvelles et à la connaissance de cultures différentes. Pendant ses années de lycée, Raquel fréquente l'école européenne au Kirchberg. Dans ce milieu multiculturel et multilinguistique, Raquel peut déployer toute son aptitude naturelle de la communication. Elle se fait des amis de tous les horizons possibles. Très tôt, Raquel manifeste un goût pour la musique et plus particulièrement pour le rock alternatif. En 1997, elle devient la chanteuse d'un groupe qui s'appelle Brainchild. Tous les membres du groupe sont portugais, mais la musique est résolument rock et alternative.
C'est aussi à cette époque-là que Raquel commence à présenter un programme de musique moderne tous les samedis après-midi sur Radio Latina.
Petit à petit, Raquel se constitue un grand cercle d'amis et de connaissances dans le paysage musical du Grand-Duché. Ses amis sont de toutes les nationalités et comme ils se réclament de la scène artistique, ils sont d'une très grande ouverture d'esprit. Tout en continuant à chanter avec les Brainchild, Raquel commence à fréquenter un groupe de musiciens luxembourgeois un peu plus âgés qu'elle qui lui font connaître d'autres styles de musique comme le jazz et le blues. Raquel participe à cette époque-là à la folle aventure des Tabula Rasa, avec Thierry van Werweke. Un peu plus tard, en 1999, sous l'impulsion de ses amis luxembourgeois (Thierry Kinsch, Laurent Hoffmann, Jitz Jeitz ...) et avec leur aide artistique et technique, Raquel enregistre son premier album en solo 'Imagens'. Raquel compose les paroles de plusieurs titres de l'album, dont les excellents '7 colinas' ou 'Amor descontente'.
















La plupart des musiques sont composées par Thierry Kinsch.
Dans 'Imagens', Raquel évoque des images pleines de lumière qu'elle a gardées de son enfance vécue au Portugal. Même si dans quelques titres, un zeste de Fado se fait sentir, les chansons ne se plient pas à la tyrannique 'saudade', s'efforçant plutôt de créer un univers poétique où les sens s'imprègnent des éléments naturels et où l'amour est source de vie et d'exaltation.
'Imagens' connaît un beau succès au Luxembourg. Raquel a entre-temps quitté les Brainchild et commence à donner des concerts avec ses musiciens amis luxembourgeois. Le public luxembourgeois succombe au charme de ses chansons, mais le public portugais dans son ensemble n'est pas encore au rendez-vous de sa musique , qui n'est ni de la musique pimba, ni du Fado, ni de la musique purement rock.
Peu importe, Raquel continue de donner des concerts dans toutes les salles à travers le pays, et sa renommée auprès du public luxembourgeois ne fait qu'augmenter. Signe de l'impact de la musique de Raquel: quelques-unes de ses chansons sont utilisées dans les bandes sonores de films tels que 'Le club des chômeurs', 'La revanche' et 'J'ai toujours voulu être une sainte'.
Comme elle ne peut cependant pas encore vivre de sa musique, Raquel travaille toujours ses 40 heures par semaine au sein d'une agence de publicité.
Raquel Barreira aurait pu continuer sur la voie de la musique pop-rock-fado à succès limité, mais la jeune fille a de la vision et du talent. Elle ne cesse de dire à qui veut l'entendre que son prochain disque sera très différent, car elle s'intéresse beaucoup au jazz. Sans que personne ne s'y attende réellement, au printemps 2005 Raquel Barreira sort un véritable chef d'oeuvre intitulé 'Notas soltas' (Notes en liberté), un album de 10 titres inclassables réalisé avec deux musiciens de jazz de grand talent, Al Lenners et Georges Urwald.


'Notas soltas' est une merveille d'écoute du début à la fin. Le chant de Raquel Barreira, plus maîtrisé que jamais, s'y soumet néanmoins entièrement à la structure complexe et inspirée de l'écriture musicale. Aucun titre dans cet album n'est semblable à un autre. L'ambiance est généralement 'smooth jazz', avec de nombreuses ruptures de ton et avec l'intervention mesurée de quelques musiciens invités. Cependant, 'Notas soltas' lorgne aussi du côté des grands cantautores portugais comme Vitorino et Sergio Godinho.
Depuis la sortie de 'Notas soltas', Raquel Barreira & friends ont joué dans diverses salles prestigieuses du pays ('L'inouï'; 'Les matins du jazz de l'Abbaye de Neumünster'; 'Rockhal'). Pour 2006, le trio prépare un grand concert pour le 21 mai au théâtre municipal d'Esch-sur-Alzette, en collaboration avec la Kulturfabrik. Ce concert réunira pour la première fois sur une scène tous les participants à l'enregistrement de 'Notas soltas'.

Par ailleurs, Raquel Barreira se prépare à lancer l'album au Portugal où sa popularité est en train de croître grâce notamment à ses participations à des programmes de variétés à la télévision portugaise.
Que pense Raquel Barreira du thème 'Terra de Vida'? A-t-elle pris racine définitivement dans ce sol luxembourgeois qui l'a si fortement acclamée?
Raquel nous répond qu'elle a toujours senti qu'un jour elle repartirait au Portugal. Elle ajoute cependant qu'elle a déjà été plus certaine de ce fait dans le passé. La journaliste Josée Hansen a écrit que Raquel possède un coeur qui rit et un coeur qui pleure. En effet, Raquel se décrit comme quelqu'un de très émotif, de très Portugais. Cependant, Raquel se plaît au Luxembourg qui est le lieu idéal pour le croisement de styles différents. Elle a toujours eu de forts liens d'amitié avec des Luxembourgeois. C'est avec eux d'ailleurs qu'elle a bâti sa carrière. Elle nous explique qu'elle espère beaucoup que les Portugais et les Luxembourgeois apprendront à se connaître et à se respecter encore plus dans l'avenir. L'amitié forte et l'amour véritable entre les deux cultures est possible!
'Nous sommes deux peuples très différents, c'est vrai, mais il peut y avoir des points de rencontre. Si les Luxembourgeois sont un peu plus timides, c'est aux Portugais, plus extrovertis par nature, qu'il revient de faire le premier pas!

Monday, December 05, 2005

Folclore-Boy

Friday, November 18, 2005

Antero Fernandes Monteiro – une deuxième vie par l’écriture



Antero Fernandes Monteiro est un personnage qui marque de sa présence de très nombreuses manifestations portugaises. On le retrouve usuellement tout de suite à l’entrée de la salle, assis derrière une table couverte de livres, des ouvrages qu’il a écrit et qu’il propose en vente directe. Si les gens ne s’approchent pas de son présentoir, Antero n’est absolument pas embarrassé – un peu plus tard, on le voit en train de faire le tour des tables et d'entamer des conversations amicales qui lui vaudront peut-être de vendre l’un ou l’autre exemplaire en plus.

Antero Fernandes Monteiro est écrivain: il écrit et publie des livres, - des romans, des recueils de poésie, une autobiographie -, c’est là son activité principale. Mais Antero n’a pas toujours été écrivain. Sa vocation est née en 1997, quand il avait 45 ans. Antero dit de lui-même qu’auparavant il a été l’homme des sept professions.
Antero est né dans un petit village près de Chaves, au sein d’une famille pauvre. La vie dans le Portugal rural des années 50 est rude et sans pitié. À 12 ans, Antero rentre de plein pied dans le monde laboral, comme beaucoup d’autres enfants, il est obligé de contribuer à la subsistance de la famille. Naturellement, sa scolarité est interrompue.
Pendant quatre ans, Antero travaille en tant qu’aide-maçon. Dans sa seixième année, Antero travaille dans les récoltes puis dans une carrière de pierres. À 17 ans, il décide d’émigrer au Luxembourg. On est en 1969. Pour faire le ‘saut’ vers l’étranger, Antero a recours aux services d’un passeur. Au Luxembourg, Antero travaille successivement dans le secteur de la restauration, dans celui de la construction civile, et enfin dans une fabrique de metallurgie. Cependant, à partir de 1985, le ciel s’obscurcit pour Antero. En 1985, il est victime d’un accident de travail: on lui diagnostique une fibrose pulmonaire résultant de l’inhalation d’une substance radioactive (le cobalt) dans la fabrique où il travaille. Une thérapie intensive lui sauve la vie, mais Antero hérite d’une grave déficience pulmonaire (on lui déclare une invalidité de 40 % au niveau des poumons). Cette expérience marque le début d’une série de maladies consécutives pour Antero (ostéoporose, polyarthrite, trombose). Quand il atteint l’âge de 45 ans, Antero est déclaré invalide permanent. Il tombe dans une grave dépression pendant plus d’un an. On est en 1997. Après avoir atteint le gouffre de l’existence, Antero retrouve la force de se redresser, grâce à la foi chrétienne et grâce à l’écriture pour laquelle il se découvre une passion. Lui qui n’a jamais eu la chance ni les moyens de suivre des études, lui qui n’a jamais lu ni écrit grand chose, lui le ‘provincial’, il se met à écrire impulsivement. En l’espace de 9 ans, de 1997 à 2005, il rédige 27 ouvrages, dont 10 ont déjà été publiés. Ses premiers ouvrages sont édités en 2001, partiellement à compte d’auteur, partiellement avec l’aide de sponsors privés. C’est aussi à partir de ce moment-là qu’Antero prend à cœur la divulgation et la vente de ses livres. Dès le départ, Antero se propose de verser 60 % du produit des ventes à des œuvres caritatives, afin de venir en aide à tous les nécessiteux et les blessés de l’existence. En 4 ans, Antero réussit à vendre plusieurs milliers d’exemplaires au sein de la communauté portugaise du Luxembourg. Il verse en faveur de plusieurs associations de charité des donations de plus de 30 000 euros et financie directement l’achat de plusieurs chaises roulantes.
Aujourd’hui, Antero a 54 ans et la passion de l’écriture l’habite plus que jamais. Il dit qu’il n’a eu d’autre choix que d’embrasser cette écriture qui lui est tombée dans les bras de façon inattendue. Tous ses romans s’inspirent de faits réels qu’il retravaille sous forme de fiction. Antero écrit dans un style direct, avec une candeur et une humilité désarmantes. Les mots, les phrases et les idées sortent de son cœur et visent le cœur d’autrui. Cette sincérité fait que ses livres sont perçus avec beaucoup d’appréciation et d’émotion.
‘O menino e o anjo’, son plus récent roman, a été édité en juin dernier et a déjà été vendu à 700 exemplaires.
La foi et la spiritualité sont des composantes majeures des écrits de Antero Fernandes Monteiro, pour qui aujourd’hui plus que jamais les gens ont besoin de s’accrocher à des points de repère moraux.
En ce qui concerne sa vie en tant qu’émigré au Luxembourg, Antero déclare que ‘notre pays est celui où nous nous sentons bien et où notre vie fleurit chaque jour. Il est important de préserver ses racines, mais ce qui nous donne la force, c’est le pays qui nous donne notre pain.’

couple dans le parc de Merl



Il faisait bon en cette fin d'après-midi. Le photographe décida de faire un tour dans le parc de Merl. Il y avait une belle lumière dans l'air. Le photographe aperçut un homme et une femme qui se promenaient doucement devant lui. En les dépassant, il eut la nette impression qu'ils étaient portugais. Il les aborda en demandant: 'Excusez-moi, est-ce que vous êtes Portugais?'
Si on y pense bien, cette question aurait pu être offensante. Mais l'homme répondit gentiment que oui. Le photographe expliqua alors aux deux personnes qu'il aimerait les prendre en photo, parce que leur image de couple promeneur l'avait intrigué, et parce qu'il travaillait sur le thème des Portugais du Luxembourg. Le photographe savait que les Portugais en général ne refusent pas d'être pris en photo. Et ce couple ne fit exception. Pendant que les photos se faisaient, le photographe bavarda avec l'homme et sa femme. En cinq minutes, il connaissait leur histoire, un peu triste, un peu heureuse. L'homme avait la cinquantaine. Après avoir vécu une vie d'immigré au Luxembourg, il était reparti vivre au Portugal, suite à un divorce, circonstance qui, comme on sait, fait toujours mal. Là-bas, il avait connu cette femme plus jeune que lui. Ils s'étaient mariés. Cela faisait un an de cela. Comme la vie au Portugal était très difficile, le couple avait décidé de venir s'installer au Luxembourg. Pour lui, ce n'était que le retour à sa terre d'immigration. Pour elle, c'était une toute nouvelle expérience. Elle confia au photographe que ça faisait un mois qu'elle se trouvait au Luxembourg et qu'elle ressentait encore beaucoup de difficultés à s'adapter. Le climat. La séparation de la famille. Le manque d'amis.
Le photographe essaya de capter la délicate fragilité de ce couple en prise avec les difficultés de la vie. Sur la photo ci-dessus, il aime le sourire apaisé de l'homme et les mains inquiètes de la femme. Après quelque 30 minutes de conversation, le téléphone portable de l'homme sonna. C'était quelqu'un qui répondait à une petite annonce qu'ils avaient mis dans un journal. Ce quelqu'un cherchait justement un couple pour s'occuper de sa propriété, un concierge et une femme de ménage. En plus du salaire, il proposait nourriture et logement ...
Le photographe ne prit pas la photo de ce bonheur inattendu, mais le sourire fait d'espoir du couple restera à toujours gravé dans sa mémoire.